Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 avril 2015 5 17 /04 /avril /2015 14:25

Puisque l'actualité du Stade n'est pas franchement bandante, parlons d'autre chose.

Je me tiens à l'écart des médias de masse qui font des performances du PSG leur fond de commerce, mais pas au point d'ignorer que le club qatari a semble-t-il pris une leçon au Parc face au Barça l'autre soir. Un homme est particulièrement pointé du doigt : David Luis, coupable d'avoir laissé par deux fois Suarez glisser la balle entre ses jambes, et apporter ainsi un danger fatal dans la zone sensible.

 

david luis eiffel

 

Concernant les sports collectifs, rugby et foot en particulier, l'arrière-plan sexuel a été diagnostiqué depuis longtemps. Les relations de vestiaires, le mystère de la mêlée, le but du foot – mettre le ballon au fond des filets et célébrer l'acte dans une sorte de transe – peuvent aisément être interprétés par le prisme d'ambivalences telles que homosexualité refoulée / virilité exacerbée, quête de la matrice / orgasme.

Mais attardons-nous sur la symbolique que renferme ce fait de jeu nommé « petit pont ». Le subir est une humiliation, une forme de déshonneur. Non seulement on se fait mystifier, mais baiser, au sens sexuel du terme, et devant tout le monde. En cause ? Un mélange de naïveté et de passivité, l'une et l'autre forcément honteuses selon le jugement phallocrate et rigolard qui prédomine dans les cours de récré et les cafés du commerce. Le bashing de David Luis sur la Toile fait penser aux railleries que subirait une fille facile ou, plus glauque mais plus exact, une oie blanche un peu cruche qui subirait une pénétration "à l'insu de son plein gré". Le petit pont n'est pas un viol, c'est un geste non seulement autorisé, mais encouragé et plébiscité, car il requiert vista, malice et agilité de la part de l'exécutant; mais la victime n'est jamais consentante.

Partager cet article
Repost0

commentaires